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TROISIÈME PÉRIODE

de velours, des étoffes turques que le général avait rapportées d’Égypte, des robes de bal pour une mariée ; ma robe de présentation ; des robes de mousseline de l’Inde brodées en lames d’argent, et puis des fleurs de chez Mme Roux ; des rubans de toutes largeurs, de toutes les couleurs ; des sacs, des éventails, des gants, des essences de Fargeon, de Riban, des sachets de peau d’Espagne et d’herbes de Montpellier ; enfin, rien n’avait été oublié. De chaque côté de la corbeille étaient deux sultans. Dans le premier étaient deux nécessaires : l’un renfermait tout ce qu’il faut pour la toilette des dents et des mains, en objets en or émaillé de noir ; l’autre contenait tout ce dont une femme se sert pour travailler : un dé, des ciseaux, un étui, un poinçon, tout cela en or également et entouré de perles fines. Dans l’autre sultan était l’écrin et une lorgnette en écaille blonde et or, avec deux rangées de diamants. L’écrin renfermait une fort belle rivière de chatons, une paire de boucles d’oreilles également en chatons montés en forme de roues, six épis et un peigne moitié perles et moitié diamants, qui, en raison de l’énorme quantité de cheveux que j’avais alors, était presque aussi grand qu’on le ferait aujourd’hui. Dans le même écrin était un médaillon carré entouré de perles fines, dans lequel était le portrait du général Junot, peint par Isabey et admirablement ressemblant, comme on peut le croire. Mais, en bonne foi, il était de taille à être plutôt attaché dans une galerie que suspendu au cou. Enfin, c’était la mode, et Mme Murat avait un portrait de son mari, également peint par Isabey, et encore plus.