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ANTHOLOGIE FÉMININE

grand que le mien. Dans le même sultan, et à côté de l’écrin, étaient de superbes topazes que le général avait rapportées d’Égypte et dont la grosseur était fabuleuse, des cornalines orientales à plusieurs couches et d’une épaisseur extraordinaire, et des pierres gravées antiques.

Tout cela n’était pas monté. Le général Junot préférait que je le fisse faire à mon goût. Dans ce même sultan, que le général avait arrangé lui-même, était la bourse appelée bourse des épousailles ; elle était en chaînons d’or rattachés les uns aux autres par une petite et très délicate étoile émaillée de vert. Le fermoir était également émaillé. Comme la somme que Junot avait destinée à cette bourse n’aurait pu y être contenue, elle y avait été placée en billets de banque, moins cinquante louis en jolis petits sequins de Venise, qui couvraient les billets de banque.

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D’une immense corbeille, ou plutôt une malle en gros de Naples rose brodée en chenille noire, portant mon chiffre et fortement parfumée de peaux d’Espagne, malgré sa grandeur, étaient sortis une quantité de petits paquets noués avec des faveurs roses ou bleues. C’étaient des chemises à manches gaufrées, brodées comme brodait Mlle l’Olive ; des mouchoirs, des jupons, des canezous du matin, des peignoirs de mousseline de l’Inde, des camisoles de nuit, des bonnets du matin de toutes les couleurs et de toutes les formes, et tout cela brodé, garni de valenciennes, ou de malines, ou de point d’Angleterre.

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