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PREMIÈRE PÉRIODE
DICTS MORAUX À SON FILS
(fragments)
Fils, je n’ai mie grand trésor
Pour t’enrichir. Mais au lieu d’or,
Aucuns renseignemens montrer
Te veuil, si les veuilles noter.
Dés ta jeunesse pure et monde[1],
Apprens à cognoistre le monde,
Si que tu puisses par apprendre
Garder en tous cas de mesprendre.
Se as bon maistre, sers-le bien,
Dys bien de lui, garde le sien,
Son secret scelles ; quoi qu’il fasse,
Soyes humble devant sa face.
Se tu es cappitaine de gent,
N’ayes renom d’amer argent,
Car à peine pourras trouver
Bon gens d’armes si en veulx louer.
Se pays as à gouverner,
Et longuement tu veulx régner,
Tiens justice et cruel ne soyes,
Ni de grever gens ne quiers voyes.
Se tu as estat ou office,
Dont tu te meles de justice,
- ↑ Nette.