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ANTHOLOGIE FÉMININE

puis, brusquement, il les rejette par delà l’horizon ; des feux s’allument au-dessous de l’astre et renvoient d’en bas leurs flammes au ciel.

Le dôme de la grande allée de platanes est rutilant sous la pourpre, le faîte des peupliers se dore ; des nuages se forment ; ils boivent une dernière fois à la coupe de lumière, ils sont lie de vin.

Le soir tombe. Les oliviers s’argentent. Les nuages se dissipent en flocons d’un gris tourterelle, des crinières dorées apparaissent une dernière fois au sommet des Alpines.

Bientôt la nuit froide pleure, le jour brûlant a disparu.


Lettre sur la politique extérieure
(Parue en août 1891, au moment où l’alliance franco-russe faisait le sujet des polémiques) :

. . . . . . . . . . . . . . . .

L’hypocrisie, les fausses assurances, les menaces, le reptilisme, les intrigues ont fait leur temps ; la déification de l’Allemagne s’en ira où vont les feuilles d’antan, où iront bientôt la « barbarie » de la Russie, « l’anarchie » de la France, et où sont allées déjà la haine du Tsar pour la République et sa répulsion pour notre hymne national. La vérité, qui plane comme une auréole autour de la figure d’Alexandre III, et qui est l’un des attributs du caractère français, apparaît enfin et se dégage de la fumée des saluts de nos canons à Cronstadt.