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TROISIÈME PÉRIODE

ses divers mariages. Jolie, spirituelle, artiste, elle n’eut jamais un de ces salons fermés dont il est difficile d’enfoncer la porte. Sa trop grande hospitalité l’a trahie.

Elle a fait paraître les œuvres de son second mari, M. Ratazzi, et a beaucoup écrit elle-même de romans, de poésies, de pièces de théâtre, sous le nom de Ratazzi et de Rute ; c’est sous ce dernier nom qu’elle a fondé une revue, les Matinées espagnoles, à laquelle nous empruntons une page où elle se défend des calomnies qui venaient de l’assaillir :


LETTRE À TONY REVILLON[1]
Londres.

…Lorsqu’il y a six mois un orage formidable gronda sur ma tête, déchaîné par les causes les plus banales, les plus vulgaires, les plus infimes, dont ceux qui l’alimentaient inconsciemment ne comprirent jamais le pourquoi, pas plus que moi-même, au surplus, deux pays gardèrent un silence aussi obstiné que chevaleresque sur toutes les phases de ce chantage pyramidal dégénéré en tragédie burlesque, — ne se mêlèrent pas de cette malpropre aventure, fut-ce pour en enregistrer les péripéties, les comptes rendus exacts ou défigurés : l’Angleterre et l’Italie. L’Angleterre ne s’occupe jamais des procès de sous-ordres, des témoignages ou des histoires de domestiques, ainsi que le disait dernièrement

  1. Matinées espagnoles, 1er août 1892.