tune, en plein prestige, on pouvait me discuter, faire semblant de me méconnaître, m’adresser quelques épigrammes, et je ne m’en fâchais pas, mais aujourd’hui que le temps a tout remis à sa place, tout nivelé, que je suis morte, pour ainsi dire, que je suis devenue étrangère à ce grand pays qui enthousiasma mes vingt ans, la justice s’est faite pour moi. D’autres femmes d’hommes d’État, de présidents de conseils, m’ont éclipsée sans doute, comme charme, comme naissance, comme richesse ou comme beauté, mais aucune, — et j’en suis fière, — ne m’a fait oublier. Il y en a eu de plus séduisantes, et de plus intelligentes peut-être, de plus aimables et de plus populaires, à coup sûr, mais aucune, j’ose le dire, qui ait aimé davantage le pays devenu le sien, et qui se soit moins mêlée d’intrigues d’aucun genre......
SÉVERINE
Journaliste dans l’âme, elle excelle à faire des articles émouvants en faveur des classes pauvres. Après avoir dirigé le Mot d’Ordre avec Jules Vallès, elle s’est mariée et écrit maintenant dans le Figaro, dans le Gil Blas, dans le Journal, l’Écho de Paris, etc. A été interviewer le Pape, et vient de refuser de poser sa candidature au Parlement, dans l’exquise lettre suivante, le groupe « la Solidarité des femmes » ayant proposé à Mme Séverine d’être candidate :