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TROISIÈME PÉRIODE

Mme CARETTE, née BOUVET


Lectrice de l’impératrice Eugénie, Mme Carette sera la Mme de Staal-Delaunay du second empire, qui ne me parait pas avoir de Saint-Simon. Elle a débuté par un roman, Passion, et publie une collection des Mémoires des femmes des XVIIIe et XIXe siècles ; mais son grand succès est dans ses Souvenirs des Tuileries. Dans le siècle prochain, on s’intéressera beaucoup à lire, par exemple, son récit d’une certaine revue jouée à Compiègne en 1865, les Commentaires de César, où la princesse de Metternich jouait en travesti le rôle de cocher de fiacre. La marquise de Galliffet représentait l’Industrie, drapée de laine blanche, coiffée de rayons d’or, comme la statue qui domine le dôme du Palais des Champs-Élysées. La comtesse de Pourtalès était en Hôtel des Ventes.

Trouville (Mme Bartholoni), Deauville (la baronne Poilly), se disputaient la suprématie, et le marquis de Caux, en cocodès au naturel, cherchait à mettre d’accord les deux villes d’eaux rivales ; à distance d’années tout cela paraît bien plus piquant que sur le moment.


Les cochers de fiacre venaient de se mettre en grève (alors, comme maintenant).

Au bruit d’un cliquetis de fouets dans la coulisse apparaissait un cocher de fiacre, fouet à la main, bien étoffé dans son long carrick blanc, finement chaussé de bottes