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DEUXIÈME PÉRIODE

MARQUISE DE SÉVIGNÉ
(Marie de Rabutin)

(1626-1696)


La vie de Mme de Sévigné est tellement sue qu’il semble superflu de répéter ce qui a été dit et redit partout. Elle n’a pas été une femme de lettres qui ait vécu de sa plume, ou nous ait laissé de nombreuses et savantes œuvres d’imagination ou de morale ; c’était une aimable et spirituelle femme, ni précieuse, ni pédante, qui écrivit à sa famille et à ses amis des lettres pleines d’enjouement et de naturel. Ces amis les ont jugées dignes d’être publiées pour rester des modèles du genre. À cette époque, le style épistolaire n’était pas encore développé, et la marquise de Sévigné contribua probablement à encourager ses descendantes dans cette voie.

Aujourd’hui, les femmes qui écrivent de charmantes lettres ne sont plus rares ; la « spirituelle marquise », ainsi qu’on l’appelle, est légèrement démodée.

Les méchantes langues assurent que les lettres de Mme de Sévigné ont été corrigées ; on en donne pour preuve qu’il est avéré qu’elle écrivait sans orthographe, ce qui avait lieu assez souvent encore chez les gens de qualité ; son mérite est néan-