Aller au contenu

Page:Alquie - Le Nouveau Savoir-vivre universel tome 2.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

celles de devant qui permettent, du haut de la ballustrade, de voir passer et repasser les promeneurs.

Les chaises de la terrasse sont donc prises un peu d’assaut, et on y est, parfois, les jours d’illumination surtout, passablement foulé.

Un soir, un jeune Russe, récemment lancé dans le monde, sortant de l’école des Cadets[1], désirant ardemment plaire et mériter la réputation d’homme galant, s’y trouvait avec plusieurs dames et messieurs de ses connaissances. Chacun était naturellement assis à côté de celle qu’il préférait, un peu en arrière afin de la protéger contre la foule. Les plus vieilles dames de la société trouvaient des cavaliers dans les adorateurs de leurs filles. On causait et on riait ; on s’amusait comme on s’amuse aux stations thermales élégantes, où la vie se passe en fêtes et en futilités, comme pour en sentir moins le poids, et comme s’il était besoin d’en hâter le cours !

Il ne cessait d’arriver des promeneurs sur la terrasse ; les uns s’asseyaient, les autres préféraient rester debout, pour contempler le coup

  1. Sorte d’école de Saint-Cyr où sont admis seulement les fils des familles les plus nobles.