Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs prières, leurs vœux et leurs offrandes. La mémoire permanente de ces grands faits historiques devait être comme une perpétuelle prédication du nom, de la puissance et de la bonté du Créateur du ciel et de la terre, du Dieu d’Israël fidèle à son alliance et à ses promesses. La célébration du Sabbat devait renouveler la mémoire de la création[1], la Pâque devait rappeler la merveilleuse délivrance de l’esclavage de l’Égypte et le salut des premiers-nés[2]. La fête des Tabernacles représentait d’une manière vivante les mœurs, la manière de vivre du désert et les bienfaits du ciel durant quarante années de pèlerinage[3]. Toutes ces institutions, comme encore la fête annuelle des prémices et de la moisson (Pentecôte) ; les divers sacrifices et surtout les holocaustes quotidiens[4] devaient incessamment rappeler à Israël son rapport avec Jéhovah, ses obligations envers lui.

Dieu présentait aux Israélites, dans l’ensemble de la loi, un miroir où se réfléchissait fidèlement leur image, et où ils pouvaient apprendre à se connaître et à se reconnaître à tout moment. Les deux cent quatre-vingt-quatre ordonnances et les trois cent soixante-cinq défenses de la loi leur apprenaient le nombre, la mesure de leurs délits et le châtiment qui en serait la conséquence. Ainsi ils acquéraient la connaissance du péché[5] par l’étude de cette loi qu’ils devaient méditer jour et nuit, et qui, en tant de circonstances, leur était annoncée ou promulguée de nouveau. Mais en donnant la science du péché et la conscience de la faute, la loi ne donnait la force ni d’éviter l’un ni de purifier l’autre. La loi était impérative et sévère ; elle ignorait l’essence du Christianisme, la grâce[6]. Cependant elle annonçait dans un avenir lointain un prophète, semblable à Moïse, que Dieu susciterait du milieu de son peuple et qu’il faudrait écouter[7], comme l’ensemble de ses institutions et des faits de son histoire préparait insensiblement Israël à la promulgation d’une loi plus sublime, moins cérémonielle et plus féconde en vertus.

  1. Exod. XX, 8-11.
  2. Lev. XXIII, 5 ; Exod. XXIII, 15.
  3. Lev. XXIII, 34. Cf. Deut. VIII, 15.
  4. Exod. XXIX, 38. Nomb. XXVIII, 3.
  5. Rom. III, 20 ; VII, 7.
  6. Jean, I, 17 ; Gal. III, 13.
  7. Deut. XV, 18.