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image terrible de la majesté divine, dont nul n’osait approcher, image fidèle du ciel, fermé à l’homme jusqu’au jour où le Christ en ouvrit l’entrée par son sang[1]. Le bonheur de Salomon, la paix de son royaume durèrent autant que sa sagesse ; sa chute entraîna celle de son empire. Dès 975, ce puissant et florissant État se divisa en deux royaumes hostiles, ceux de Juda et d’Israël[2], ce qui affaiblit singulièrement la nation entière dans les luttes qu’elle soutint pour son indépendance contre les Syriens, les Égyptiens et les Chaldéens. Mais au temps même où la dignité royale était ainsi abaissée, où tombaient à la fois la religion, les mœurs et la puissance politique, la grande voix des prophéties s’éleva : Moïse reparut dans le prophète Élie (sous Achab et Ochozias (918-896 av. J.-C.) ; brûlant de zèle, intrépide en paroles, fort et puissant en œuvres et en miracles, Élie reproche aux Israélites leur infidélité[3] et les presse de rétablir le culte de David et de Salomon. Le succès ne répond point à ses efforts. L’esprit de prophétie subsiste, plein de menaces et de fureur, et alors apparaissent, suivant les admirables décrets de Jéhovah, une foule de puissants prophètes ; ce sont les quatre grands prophètes (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel), ainsi nommés, non-seulement parce que leurs prédictions sont plus étendues, mais encore parce qu’elles ont fréquemment rapport à d’autres nations, tandis que les douze petits prophètes ne s’adressent la plupart du temps qu’au peuple même de Dieu. C’est, immédiatement les uns après les autres, et parfois ensemble, Jonas, Joël, Osée, Amos, Isaïe, Michée, Nahum.

Opiniâtre dans son infidélité, Israël expie son crime en 722, et Salmanasar, roi d’Assyrie, ministre des vengeances divines, envoie en exil la majorité des habitants d’Israël qu’il fait peupler par des colonies assyriennes. Mêlées aux Israélites demeurés en Palestine, celles-ci formèrent plus tard le peuple samaritain, haï et réputé impur par les Juifs. Mais Juda ne profite pas de cette terrible leçon ; il oublie de nouveau l’alliance que le roi Josias contracte avec le Seigneur, en présence des anciens de la nation et de tout le peuple, après avoir retrouvé la loi de Moïse dans

  1. Hebr. IX, 12.
  2. 1 Rois, XII.
  3. 1 Rois, XVII-2 Rois, …