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Et ce fait de la mort de Jésus-Christ devient le premier anneau auquel se rattacheront désormais toutes les prédications apostoliques[1] ; car tout est dans la mort de Jésus-Christ : le péché de l’homme, qui en est la cause ; la médiation de Jésus-Christ, qui en est le remède ; la réconciliation avec Dieu, qui en est le prix ; dans le Christ, dans le Dieu-Homme, s’est réalisée l’idée éternelle de l’humanité (Υἱὸς τοῦ άνθρὡπου, l’homme par excellence, ϰατʹ ἐξοχήν). Mais cet idéal pur, ce modèle immaculé a subi la mort ; il a donc fallu que le péché de l’humanité fût bien grand pour rendre nécessaire une pareille expiation. L’homme, contemplant le Christ, apprend à se connaître et trouve dans cette connaissance le fondement de l’humilité, de l’obéissance et de l’amour le plus filial.

§ 42. — Résurrection du Christ ; son Ascension.

Le fait de la résurrection de Jésus-Christ est parfaitement établi par les quatre Évangiles. Quelques différences peu importantes, des contradictions apparentes dans des circonstances accessoires, confirment la sincérité du récit et prouvent clairement que la narration des quatre évangélistes n’est pas concertée. Thomas, l’un des douze, nie avec opiniâtreté, dit Léon le Grand, afin que le monde croie avec d’autant plus d’assurance. Jésus-Christ livré à la mort pour nos péchés, étant ressuscité pour notre justification, selon la parole du grand apôtre des Gentils[2], la résurrection a parfait l’œuvre de la rédemption ; elle en est l’apogée, et c’est pourquoi le même apôtre nous dit hardiment : « Si Jésus-Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vaine, notre foi inutile[3]. » C’est dans ce fait aussi que les apôtres puisèrent un inébranlable courage pour annoncer l’Évangile. Jésus, glorifié, demeura quarante jours au milieu de ses apôtres, faisant beaucoup de miracles devant eux[4] et leur donnant ses dernières instructions pour le développement de son œuvre[5]. Puis il

  1. I. Cor. XV, 3.
  2. Rom. IV, 25 ; I. Cor. XV, 4.
  3. I. Cor. XV, 14.
  4. Jean, XX, 30.
  5. Act. des Ap. I, 3.