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les conduisit à Béthanie. Là il leur adressa ses dernières paroles pour les fortifier dans leur foi : « Toute puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez, leur dit-il une seconde fois, annoncez l’Évangile à toutes les créatures ; baptisez-les au nom du père, du Fils et Saint-Esprit[1]. » Et les bénissant, il étendit les mains sur eux, et au même instant il fut élevé mystérieusement au ciel, comme il était mystérieusement descendu sur la terre[2] ; et les disciples étonnés retournèrent, en priant, à Jérusalem, pour y attendre la réalisation de la promesse de leur Maître : « Mais, pour vous, restez a Jérusalem, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en haut[3]. »

  1. Matth. XXVIII, 20 ; Marc. XVI, 15.
  2. Luc, XXIV, 51 ; Act. I, 9.
  3. Luc, XXIV, 49. — Outre les quatres Évangiles, sources de cette exposition de la vie de Jésus, on peut encore, faire mention d’autres sources plus ou moins apocryphes. Parmi les dernières se trouve : 1o une prétendue Correspondance du Christ avec Abgar, roi d’Édesse, qu’Eusèbe dit avoir trouvée dans les archives de l’Église d’Édesse et avoir traduite du syriaque. Cf. son Hist. ecclésiast., I, 3. Assemanni Bibl. oriental., t. I, p. 554 ; t. III, p. 2, p. 8. Nat. Alex. Hist. ecclesiast. sæc. I. diss. III, t. IV. Welte (Rev. trim. dé Tub. 1842, p. 335-6) a en vain cherché à établir l’authenticité de cette correspondance. Parmi les documents évidemment apocryphes sont : 2o les Récits apocryphes de la naissance, de la jeunesse et de la vie de Jésus, dans Fabricii Cod apoc. Nov. Testam., ed. II. Hamb., 1719 sq., t. III, et dans Thilo, Cod, apocr. Nov. Testam. Lipsiæ, 1832, t. I. Ejusd. Acta Thomæ apost. Lipsiæ, 1823, évang. apocr. : ed. Tischendorf. Lips. 1853, Bibl. allem. des Évang. apoc. trad. avec une Introd. et des remarques p. Borberg, 1 vol. en 2 part. (Évang. ap. et Act. des Ap.) Stuttg. 1840-41. — Hoffmann, Vie de Jésus d’ap. les apocr. Leipzig, 1851. 3o Acta Pilati, dont Justin fait déjà mention. Apol. I, c. 35-48, et Tertullien. Apologet. c. 5 et 21 (Opp. ed. II. N. Rigaltii. Paris., 1641), p. 6 et 22, en parle aussi. Les païens dans Eusèbe, Hist. ecclésiast., IX, 5, et les chrétiens dans Épiphan. Hæres, L. c. 1, ed. Petav. t. I, p. 420, les citent également. Un travail postérieur sur ces Actes fut Evangelium Nicodemi. Cf. Thilo, Acta Thom., p. 30 sq. Cf. Braun, de Tiberii Christum in deorum numerum referendi consilio comment. Bonn, 1834. S. Chrysost. (Hom. 26. in II. Cor.) trouve dans le rejet de cette proposition par le Sénat : « un conseil de Dieu, qui ne permit pas que son Fils fût confondu avec les faux dieux. » Ces Actes doivent certainement reposer sur un fait historique. Mais nous tenons pour authentique et sans interpolation : 4o le témoignage du Juif Jos. Flav. Antiq. XVIII, 4, 3, sur le Christ, surtout parce que, à tous les points de vue, ce témoignage est parfaitement en rapport avec l’éclectisme