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sa vie évangélique, que la destinée de l’homme est uniquement de renaître dans le Christ[1]. Comme l’Apôtre avait changé de sentiments et, de pensées, il changea de nom : c’était l’usage des rabbins : Pierre en avait déjà donné l’exemple. La conversion du proconsul Sergius Paul lui fit peut-être prendre le nom de Paul[2].

§ 46. — Prédication de l’Évangile parmi les Gentils.

Il avait été montré, dans une vision, à Pierre, parti de Samarie et visitant les villes maritimes de la Palestine, que le moment était arrivé où les Gentils devaient être admis dans le Christianisme[3]. Il baptisa donc le centurion Corneille, qui était probablement un prosélyte des portes[4]. Ce fait excita d’abord un grand mécontentement parmi les chrétiens nés Juifs, à Jérusalem surtout. Cependant l’enseignement de Pierre[5] fit qu’on s’habitua à voir baptiser les païens sans qu’ils fussent préalablement circoncis. Seulement ils devaient rester soumis, comme les prosélytes des portes, à l’observation de la loi mosaïque. Ce fut sous cette condition qu’un grand nombre de Gentils d’Antioche furent admis parmi les fidèles[6]. Bientôt même quelques prêtres juifs, quelques pharisiens et leurs partisans, convertis à la foi, exigèrent de ces Gentils, devenus chrétiens[7], l’accomplissement des plus sévères ordonnances imposées aux prosélytes de justice.

Cette communauté florissante d’Antioche, composée de

  1. 2 Cor. V, 17.
  2. Act. XIII, 9. Cf. XIII, 7 sq.
  3. L’admission des païens dans le Christianisme dut, d’après les préjugés des Juifs, souvent exciter des doutes et du scandale parmi les chrétiens nés Juifs. Dans la victoire remportée sur ces doutes, il faut remarquer les moments suivants : 1o  la vision de Pierre et l’annonce qu’il fait que les Gentils ont réellement reçu le Saint-Esprit (Act. X, 9-16 ; XI, 15) ; leur justification sans mérite propre ; 2o  l’assemblée des Apôtres (Act. XV), où Pierre montre que l’homme est sanctifié par la grâce du Christ et la foi en lui ; 3o  Paul prouve enfin que la loi mosaïque est une loi temporaire, dont le but était d’élever l’humanité comme un pédagogue, et qu’elle est superflue pour les chrétiens. (Gal. IV, 11 ; V, 6.)
  4. Act. X.
  5. Act. XI, 1-18.
  6. Act. XI, 20.
  7. Act. VI, 7 ; XV, 5.