Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu et comme son Seigneur, demanda à être crucifié la tête en bas[1].

C’est en admettant, comme nous l’avons indiqué, un double séjour de Pierre à Rome qu’on parvient peut-être le mieux à expliquer l’antique et universelle tradition de son épiscopat de vingt-cinq ans dans la ville éternelle[2]. Stenglein, en rappelant les subtiles objections faites au Christ par les Juifs dans S. Jean, VIII, 38 et 44 (Conf. Rom., I, 8), a prouvé qu’il est très-facile de réfuter la principale objection contre cette tradition, tirée du passage des Actes XXVIII, 22, où les chefs de la synagogue de Rome disent à Paul que tout ce qu’ils savent de la doctrine chrétienne, c’est que l’on combat partout cette secte nouvelle.

§ 49. — Travaux des autres apôtres.
Tillemont, Mémoires, t. 1. Natal. Alexander, Hist. Eccl. I esc. c. 8.

Les Actes des Apôtres se bornent à l’histoire de Pierre et de Paul ; ils ne font point mention des travaux du reste des apôtres. Ce n’est pas sans motifs : ils n’eussent pu que

  1. Origen. dans Eusèbe, Hist. ecclesiast., III, 1, Tertull. de Præscript. hær., c. 36.
  2. Voyez sur le séjour de Pierre à Rome, le Père apost. saint Ignace († 107) ep ad Rom. c. 4. Denys de Corinthe († av. 180), dans Eusèbe, Hist. ecclesiast., II, 25 ; Iren. III, 1, 3 ; Tertull. contre Marcion. IV, 5. S. Cyprien († 258) parle à plusieurs reprise de Rome, chaire de Pierre, cathedra Petri, comme d’un fait généralement reconnu. Une critique exagérée pouvait seule mettre en doute un fait de l’antiquité chrétienne aussi unanimement constaté, comme l’ont fait Spanheim, Dissert. de ficta profectione Petri in urbem Romam (Opp. t. II, p. 331, etc.) ; Baur, dans la Gazette de théol. protest. de Tub. 4e livr., 1831. Les Objections faites jusqu’au milieu du XVIIIe siècle sont réfutées dans Foggini, De Romano divi Petri itinere et episcopatu ejusque antiquissimis imaginibus exercitationes histortco-criticæ. Florent., 1741, (Dédié à Benoît XIV.) Voir, pour les temps modernes, les ouvrages suivants, pleins d’une érudition sérieuse et consciencieuse : Herbst, sur le séjour de Pierre à Rome (Revue trim. de Tub. 1820, p. 267 sq.) Dœllinger, Man. de l’Hist. ecclesiast., p.65. Windischmann, Vindictæ Petrinæ. Ratisb., 1836. Ginzel, de l’Épiscopat de Pierre à Rome. Pletz, Gazette théolog., XIe ann. livrais. 1-4. surtout contre Mayerhof, Introd. aux écrits concern. Pierre, Hamb., 1835. Cf. Olshausen, Etud. et crit. ann. 1838, p. 4 ; enfin Stenglein, de l’Épiscopat de vingt-cinq années de saint Pierre à Rome. (Tub., Revue trimestrielle, 1840, part. 2 et 3.) — Voir aussi Origines de