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Mineure, à Damas et à Antioche, en Mésopotamie, à Édesse ; en Europe, particulièrement en Grèce, dans plusieurs îles, en Italie, (en Espagne ?) ; en Afrique et surtout en Égypte ; si l’on énumère les nombreuses Églises établies de toutes parts ; si l’on pèse toutes les mesures qui furent nécessaires pour fonder et régler toutes ces Églises naissantes, on concevra une idée consolante de la faveur qui accueillit partout le Christianisme dès l’origine. Et qu’on ne s’imagine pas que c’étaient tous gens pauvres et grossiers qui composaient ces communautés primitives. Qu’on se rappelle les nombreux envois d’argent dont font mention les épîtres des apôtres[1], et la conversion du proconsul Sergius Paulus[2] à Chypre, et celles de l’eunuque d’Éthiopie, du centurion Corneille[3], de Denys l’Aréopagiste[4] ; qu’on se souvienne des rapports de Paul avec les habitants du palais des Césars[5]. Flavius Clément, oncle de Vespasien, Domitille, sa femme, et d’autres Romains distingués, n’apparentaient-ils pas au Christianisme, dans les derniers temps de la vie de Jean ? Enfin les fréquents avertissements de l’apôtre, contre ceux qui introduisent dans le Christianisme des erreurs tirées des systèmes de la philosophie et de la théologie païennes[6], ne prouvent-ils pas que les savants du monde étaient entrés dans l’Église, et menaçaient d’y introduire les dangereuses spéculations dont ils étaient imbus ?

Les obstacles mêmes que rencontra le Christianisme rendent plus merveilleuse encore sa rapide propagation. Quelle violente opiniâtreté que celle des Juifs incrédules qui tuent Étienne et les deux. Jacques ! quelle opposition ardente que celle des païens contre Paul surtout, à Athènes, à Éphèse ! quelles persécutions sanglantes, enfin, que celles des empereurs romains ! Claude exile de Rome les chrétiens, confondus avec les juifs bannis [an 53 apr. J.-C.][7]. Après l’incendie de Rome, Sous Néron, la persécution devient cruelle et dure plusieurs années. Les chrétiens sont déchirés par les bêtes dans les arènes, précipités dans le Tibre, enduits de poix et allumés comme des flambeaux, pour

  1. Act. XIII ; Phil. III, 24.
  2. Act. XIII.
  3. Act. VIII, IX.
  4. Act. XVII, 34.
  5. Phil. IV, 22.
  6. Col. II, 8 ; I Tim. I, 20.
  7. Suet. Vit. Claud. c. 25.