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heureusement, dès les premiers temps, il se commit de coupables excès durant ces pieuses solennités[1].

Les malades qui ne pouvaient prendre part à ces réunions religieuses devaient appeler les prêtres auprès d’eux, pour en recevoir l’onction sainte. Se sentaient-ils chargés de péchés, ils devaient les confesser pour en recevoir la rémission[2].

Un des traits les plus caractéristiques de ces assemblées religieuses, dont Justin le martyr[3] nous a donné, le premier, une courte description, était le baiser de paix (φιλημα ὰγάπης ἄγιον)[4], que se donnaient les chrétiens en se saluant fraternellement après la prière.

Les fidèles joignaient le jeûne à la prière, surtout quand ils songeaient à entreprendre quelque affaire importante[5].

Quant au temps de ces assemblées, l’Apôtre avait appris aux chrétiens que tous les jours devaient être également saints pour eux[6] ; ce qui, par cela même que le Christ continue à vivre véritablement dans son Église, n’excluait point la célébration solennelle de certains jours plus importants dans l’œuvre de la Rédemption. Dans l’Église-mère de Jérusalem on observait encore le jour du sabbat. À Antioche c’était le dimanche surtout que, en mémoire de la résurrection de Jésus-Christ, célébraient les chrétiens nés païens de cette ville[7]. La résurrection et la passion de Notre-Seigneur étant les points fondamentaux de la foi chrétienne[8], les chrétiens Juifs ajoutaient à la sanctification du sabbat celle du dimanche et bientôt ils substituèrent l’une à l’autre. Quant à la célébration de la pâque, dès les temps apostoliques, elle est tout à fait vraisemblable, quoiqu’elle ne puisse être démontrée par le passage de saint Paul, 1 Cor. V, 7.

  1. 1 Cor. XI, 20-34.
  2. Sacrement de l’Extrême-Onction. Jac. V, 14-16 ; ex instituto Christi. Marc. VI, 13. Hugo Grotius.
  3. Justinus martyr. Apol. I, c. 65-67.
  4. Rom. XVI. 16 ; 1 Cor. XVI, 20.
  5. 1 Cor. VII, 5 ; cf. Matth. XVII, 20.
  6. Gal. IV, 9 ; Col. II, 16 ; cf. Rom. XIV, 3.
  7. Act. XX, 7 ; 1 Cor. XVI, 2 ; Apoc. I, 10, ήμέρα τοῦ Κυρίου ; Ignat. Ep. ad Magnes. IX. Barnab, ep. c. 15. Justin. Apol. I, c. 67.
  8. Rom. IV, 25 ; 1 Cor. XV, 3-4 ; 2 Tim. II, 8.