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§ 57. — La discipline.

L’infidélité des chrétiens, qui ne répondaient pas tous à leur sublime vocation en imitant Jésus-Christ, rendit nécessaires de bonne heure certaines ordonnances particulières. L’autorité sacerdotale, instituée par Jésus-Christ pour enseigner et gouverner son Église, devait non-seulement régler le culte dans les assemblées religieuses, mais encore surveiller chaque chrétien dans sa direction morale. Elle excluait de la communauté celui qui péchait trop gravement ; il ne pouvait être réintégré qu’après des preuves positives de repentir et d’amendement[1]. Cette excommunication se trouvait déjà préfigurée dans le judaïsme[2]. On usait nécessairement d’une égale sévérité envers ceux qui niaient ou altéraient une partie de la doctrine chrétienne[3]. Transmise par les apôtres assistés du Saint-Esprit, et par là même infaillibles, cette doctrine était considérée comme la pure doctrine du Christ, et, par conséquent, la seule vraie, sacrée et sanctifiante ; comme la parole de Dieu, la seule sainte, éternelle et immuable. Les apôtres réclament avec force la plus complète soumission quant aux choses de foi, et l’accord de tous les membres dé l’Église dans la doctrine unique, de la vérité[4]. Si quelqu’un, si un ange du ciel enseignait une autre doctrine, qu’il soit anathème (ὰνάθεμα (anathema)

  1. Cf. 1 Cor. V, 4, avec 2 Cor. II, 6-11 ; Matth. XVIII, 17.
  2. Vitringa, de Synagoga vetere. Francf., 1696. Winer, Vocabul. des noms et des choses bibliq., t. I, p. 156. Jahn, Archæol, bibl. P. II, t. II, p. 349, sur la triple excommunication. חֵרֶם שָׁמַהָא גִדּוּי (‘herem shamahâ gidoui) excommunicatio minor et major.
  3. 1 Tim. I, 20.
  4. Il faut ici faire attention aux passages suivants : 1 Tim. VI, 2 ; 2 Tim. I, 12-14 ; IV, 3 ; 1 Cor. I, 10 ; Gal. I, 6-9 ; Ephes. II, 21 ; IV, 11-16 ; Tit. III, 10 ; 1 Cor. XI, 18, 19 ; 2 Thess. II, 14, 15 ; 2. Petr. II, 1, dans lesquels l’opposition est bien marquée ; ainsi : ἀλήθεια, λόγος ἀληθείας, ὑγιαίνουσα διδασϰαλία, ὑγιαίνοντες λόγοι, παραδόσεις, παραθήϰη παντας τὸ αὐτὸ λέγειν· ἑνότης τῆς πίστεως· οἰϰοδομὴ συναρμολογουμένου ϰαὶ συμϐιϐαζομένου σώματος Χριστοῦ. Par contre Ἕτερον Εὐαγγέλιον (Heteron Euaggelion) des ψευδαπόστολοι (pseudapostoloi) et ψευδοδιδάσϰαλοι, ἑτεροδιδασϰαλοῦντες, αἱρετιϰοί (pseudodidaskaloi, heterodidaskalountes, hairetikoi), et l’influence pernicieuse de l’αἵρεσις ϰαὶ σχίσματα (hairesis kai schismata), qui est menacée de l’ἀνάθεμα ἔστω (anathema estô).