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non entièrement vaincu l’attachement des Juifs d’Asie à la loi mosaïque. Lorsque cette ville se releva de ses ruines, les chrétiens, émigrés avant sa destruction, y revinrent avec Siméon, leur évêque. Les treize évêques qui lui succédèrent jusqu’au règne d’Adrien furent, comme Siméon, d’origine juive, et la communauté continua d’observer la loi judaïque. Mais lorsque le fameux pseudo-messie, Bar Cochba, c’est-à-dire le fils de l’étoile[1], eut, par le soulèvement des Juifs, déterminé la dévastation de toute la Palestine (dep. 132), la communauté des judéo-chrétiens de Jérusalem fut dissoute. Les exilés s’unirent aux chrétiens, jadis païens, d’Ælia Capitolina, nouvellement construite dans la proximité, et dont le premier évêque, Marc, était d’origine païenne, comme le furent ses successeurs. Une Église plus importante en Palestine qu’Ælia, était Césarée. Quant à Antioche, dont l’apôtre Pierre avait été l’évêque, et qu’après Évode, successeur de Pierre, saint Ignace glorifia par son martyre (107), elle restait toujours la première et la plus belle des Églises de l’Orient[2]. En Syrie florissaient les Églises de Séleucie, Bérée, Apamée, Hiérapolis, Cyr et Samosate. Dans l’Orsoëne on bâtissait dès 228 une église chrétienne à Édesse, capitale de la province. En Mésopotamie on cite de bonne heure les communautés d’Amida, de Nisibe et de Cascar. Les chrétiens d’Arménie reçurent une lettre de Denys d’Alexandrie sur la pénitence[3]. Maris, disciple de l’apôtre Thaddée, fut, dit-on, évêque de Séleucie, près du Tigre, en Chaldée. L’Église de Séleucie, importante dès l’origine par ses rapports avec Ctésiphon, devint une pépinière pour le royaume des Parthes, appelé plus tard royaume Persique. Pantène, chef de l’école des catéchumènes d’Alexandrie, propagea activement le christianisme dans l’Inde (dans l’Arabie Heureuse)[4]. La semence implantée par l’apôtre Paul en Ara-

  1. Nomb. XXIV, 17.
  2. Euseb. Hist. ecclesiast. III, 36.
  3. Euseb. Hist. ecclesiast. VI, 46.
  4. L’Arabie Heureuse, parce que Philostorg. Hist. ecclesiast. II, 6, nomme les Homérites et les Sabéens Indiens, et que saint Jérôme, de Viris illust. c. 36, rapporte que Panthène trouva chez eux l’Évangile de saint Matthieu, qu’ils auraient reçu de saint Barthélémy, dont les travaux apostoliques dans l’Arabie Heureuse sont constatés. Cf. Tillemont, t. I, Mosheim, Comment. de Rebus christ.