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diacres, de sous-diacres, de lecteurs et de clercs inférieur (voyez plus bas, § 33). Diverses Églises d’Italie furent, dit-on, fondées par des disciples immédiats, par des contemporains des apôtres[1]. Ainsi saint Romulus à Fiesole, saint Apollinaire à Ravenne, saint Anathalon à Milan, saint Marc à Aquilée, saint Zamas à Bologne. Bari, en Apulie, se glorifie d’avoir reçu de saint Pierre, son premier évêque, saint Maur, qui fut martyr sous Domitien. Les Églises de Bénévent, Capoue, Naples, Palerme et Syracuse en Sicile, se glorifient de traditions semblables ; on en trouve d’analogues sur les Églises de Pavie, Urbin, Mantoue, Vérone, Pise, Florence et Sienne[2].

On ne peut positivement affirmer que l’apôtre saint Paul ait évangélisé l’Espagne ; on peut encore moins le prouver de l’apôtre saint Jacques, fils de Zébédée[3], dont pourtant le tombeau, à Compostelle, fut, dès la plus haute antiquité, visité par la piété des Espagnols. On croit avoir constaté par une inscription qu’on y a découverte, que l’Évangile y fut annoncé dès le Ier siècle[4]. Dans le IIIe siècle, l’histoire fait mention des Églises de Léon, Astorga, Cæsar-Augusta, Tarragone, etc. Dix-neuf évêques espagnols assistaient au synode tenu en 306, à Elvire[5] (Illiberis). Durant la persécution de Valérien, l’évêque Fructuosus, les diacres Augurius, et Eulogius[6] illustrèrent l’Église d’Espagne par leur glorieux martyre[7].

Bien avant l’introduction du Christianisme, le peuple des

  1. Selvaggio. Antiq. christ. lib. I, c. 5-7, p. 1. Mogunt., 1787, p. 86-137.
  2. Cf. Joann. Lami Deliciæ erudit., t. VIII. p. 25 sq. ; t. XI, Præf.
  3. Nat. Alex. Hist. Eccl. sæc.I, diss. 15, sur saint Paul et saint Jacques (t. IV, p. 834 sq.)
  4. Gruteri Thesaur. incription. n. 9, p. 238. L’authenticité de cette inscription est défendue par Walch, Persecutio christianor. Neron. Jen., 1753 ; elle est mise en doute par Scaliger et plusieurs autres. Cf. Iren. Contra hær. I, 10 p. 49. Annot. p. 43, Tertull. Adv. Jud. c.7.
  5. Mansi, t. II, p. 6.
  6. Act. des Mart. Ruinart, p. 910.
  7. Ce paragraphe est modifié dans le texte allemand de la dernière édition, ainsi qu’il suit : « Sur une plaque de marbre, on a trouvé une inscription où l’empereur Néron est loué d’avoir purgé la Province des brigands, et de ceux qui voulaient introduire parmi les hommes une religion nouvelle. 'La prédication du christianisme aurait donc eu lieu en Espagne dès le 1er siècle. Au IIIe siècle,