Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Gaules avait été soumis à l’influence et à la direction religieuse et politique de la forte et puissante hiérarchie des Druides[1] ; après les victoires de César, les lois romaines restreignirent l’empire de la religion nationale, et la mythologie romaine, se mêlant peu à peu aux croyances populaires, affaiblit par là même la foi primitive. Ce fut alors que l’Asie Mineure envoya les apôtres de l’Évangile aux Gaulois troublés et mécontents[2], et dès le IIe siècle, l’histoire cite avec orgueil les florissantes Églises de Lyon et de Vienne, et l’évêque Pothin, disciple de saint Polycarpe, martyrisé en 177, et cet autre martyr, également formé à l’école de Polycarpe, saint Irénée, le vigoureux et intelligent adversaire des gnostiques [† 202], et Posthumius, que sa piété et son amour pour Jésus-Christ avaient amené d’Asie dans les Gaules, à la suite de saint Irénée, pour y travailler avec zèle à l’établissement du Christianisme.

Ce fut au milieu du IIIe siècle que, grâce à l’évêque de Rome, Fabien[3], furent, dit-on, fondées les Églises de Toulouse, Narbonne, Arles, Clermont, Limoges, Tours et Paris (Denys, évêque de Paris, confondu dans le moyen âge avec Denys l’Aréopagite)[4]. Bientôt les Églises des Gaules


    furent établies les églises de Léon, Astorga, Cæsar-Augusta, Tarragone. Les écrivains espagnols veulent faire remonter l’origine du christianisme dans leur patrie à sept disciples, envoyés par Pierre et Paul. Dix-neuf évêques, etc.

  1. Cæsar, de Bello gall. I, 31 ; VI, 12-16. Mone Hist. du Pagan. dans l’Europe sept. Leipzig et Darmst., 1822, t. II, p. 358. Opinion sur le Druidisme, par M. le comte de J. (Univ. cathol., 1843, mai, p. 389-95).
  2. La fondation de l’Église de Paris, par Denys l’Aréop. (Act. XVII, 34), est niée par Sirmond, Lannoy, Petau et d’autres. Cf. Petr. de Marca, ep. de Evang. in Gallia initiis (Valesii ed. Hist. ecclesiat. Eusebii) ; elle est défendue par Nat. Alex. Hist. Eccl. I sæc. diss. 16, t. IV, p. 343 sq. Cf. Euseb. Hist. ecclesiast. V, 1.
  3. Ceci ne repose cependant que sur l’unique témoignage de Grégoire de Tours, Hist. Francor, I, 28 ; X, 31.
  4. Un écrivain français d’une érudition aussi vaste que solide, M. l’abbé Faillon, a prouvé jusqu’à l’évidence, qu’une première mission eut lieu en Provence vers l’an 47 de notre ère. Elle se composait, de sainte Marie-Madeleine, saint Lazare son frère, premier évêque de Marseille, sainte Marthe sa sœur, sainte Salomé, Marie femme de Zébéiée, mère de saint Jean l’Évangiste, saint Maximin apôtre d’Aix… Arles, Périgueux, Toulouse, Paris, Senlis, Beauvais, etc., furent évangélisés vers la fin du Ier siècle ou au commen-