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entrent dans un rapport actif et vivant avec celles de l’Italie et de l’Afrique. Cyprien prie l’Évêque de Rome, Corneille, d’exiger des évêques gaulois la déposition de Marcianus, évêque novatien d’Arles. Peu après s’élèvent rapidement les Églises de Marseille et de Nantes. Les évêques de Reims, Rouen, Vaison, Bordeaux, des envoyés de diverses autres Églises viennent au concile d’Arles [314], tenu contre les Donatistes[1].

Saint Irénée nous apprend déjà que le Christianisme s’était répandu dans les deux Germanies (ἐν Γερμανίαις), c’est-à-dire dans les pays longeant la rive gauche du Rhin jusqu’en Belgique[2]. Il est certain que l’Église de Trèves, alors capitale de la Gaule Belgique, celles de Metz et de Cologne existaient déjà à la fin du IIIe siècle, et que leurs premiers évêques furent Eucharius, Clément et Materne. Materne, évêque de Cologne, après avoir pris part aux décisions portées à Rome contre les Donatistes [313][3], se trouva, bientôt après, avec son Diacre Macrin, au concile d’Arles [314], auquel assistaient l’évêque Agroecius et l’exorciste Félix, de Trêves[4]. Une histoire moins certaine est celle de l’origine de trois autres Églises, datant de cette époque, savoir Tongres, Spire et Mayence, dont saint Crescens doit avoir été le premier évêque. On sait mieux comment furent fondées les Églises des contrées du Danube, de la Norique, de la Rhétie et de la Vindélicie. Des soldats chrétiens, séjournant dans les camps et les colonies romaines de ces provinces, y répandirent les premières semences du Christianisme. La plus ancienne de ces églises

    cement du IIe par Trophyme, Front, Saturnin, Denys l’Aréopagite, Rieul et Lucien. Voir les Monuments inédits sur l’apostolat de sainte Marie-Madeleine en Provence, par l’abbé Faillon, les Vies des saints du Diocès de Beauvais, par Ag. Sabatier, p. 5, 151, 417 ; Vie de saint Front, par l’abbé A. B. Pergot ; Origines chrétiennes de la Gaule, par l’abbé Richard.

  1. Cf. Harduin, t. I, p 267 ; Mansi, t. II, p. 476.
  2. Iren. Contra hær. I, 10, p. 49.
  3. Opt. Milevit. de Schism. Donatist. I, 23.
  4. Dom Calmet. Hist. de Lorraine, t. I, p. 7. Nic. ab Hontheim. diss. diplom. Trevirensis in prodomo, t. I, p. 64 (diss. de æra fundati episcopatus Trevir.). Tillemont, t. IV, p. 1802. Bolland. Act. Sanct. Jan. t. II, p. 922. Tous trois tâchent de prouver qu’Eucharius vint dès le IIIe siècle à Trêves, et que Materne ne parut qu’au commencement du IVe siècle dans ces contrées.