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inconciliable avec leur vocation la nécessite de prêter le serment militaire ou de remplir les fonctions publiques, et jamais ils ne rendaient aux images de l’empereur les hommages idolâtriques de la multitude. Tous ces motifs réunis excitèrent contre les chrétiens de sanglantes persécutions, provoquées d’abord par le peuple, depuis Marc Aurèle par le peuple, les lettrés et l’empereur, et depuis lors déterminées par des raisons politiques autant que par les convictions religieuses des empereurs. D’après cela, qui ne s’étonnerait de voir un homme comme Gibbon attribuer la propagation du Christianisme à des causes purement naturelles[1] ?

SITUATION DES CHRÉTIENS SOUS LES EMPEREURS
DANS LES IIe ET LES IIIe SIÈCLES.


Sources. — Les Apologistes ; Lactantius, de Mortibus persecutor. Ruinart, Acta sincera et selecta martyr. Le Calendarium martyrum primitif (en grec Μηνολόγιον), devenu le Matyrologium. Le plus ancien dans l’Église latine est celui de saint Jérôme ; le plus vulgaire est le Matyrol. rom., publié par Ordre du pape Grégoire XIII, ed. Baronius, 1586, auxit. Herib. Rosweid, S. J. édit. nouv. Mechlin. 1846. Ratisb., 1847. Chez les Grecs, le plus célèbre Menotogium est celui qui fut fait au IXe siècle par les ordres de l’empereur Basile le Macédonien, réédite en 1727 par le cardinal Urbini.
Travaux sur les sources. — Tillemont, Hist. des empereurs, etc. Kortholt, de Persecution. Eccles. primæv. Kilon., 1689. Martini, Persecut. christian. sub. imp. rom. causæ earum et effectus. Rost. 1802. Schumann de Mansegg, Persécution de l’Église primitive. Vienne, 1821. Kœpke, de Statu et cond. christianor. sub. impp. rom. alterius p. Chr. sæc. Berol., 1828.


§ 67. — Dans le IIe siècle.

Autant la domination de Nerva avait été douce envers tes chrétiens, autant celle de Trajan leur devint funeste [98-117]. La loi qu’il porta contre les associations particu-


    Sueton. Vita Neron, c. 6 : Genus hominum superstitionis novæ ac maleficæ. Minut. Felix, c. 12. Tertull. Apolog., c. 13.

  1. Gibbon, History of the decline and fall of the roman empire. London, 1776 sq. VI. C’est surtout dans le 16e chap. qu’on trouve l’extension du Christianisme attribuée à des raisons naturelles.