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de leur héroïque chef, Maurice, parce qu’ils avaient refusé d’emprisonner et de poursuite les chrétiens. Constance Chlore, au contraire, fut très-favorable aux chrétiens dans son gouvernement des Gaules, de l’Espagne et de la Bretagne, et son fils Constantin bien plus encore. Tout à coup les deux augustes abdiquent en faveur des césars Galérius et Constance [305]. Quoique les nouveaux césars Maximin et Sévère fussent des créatures de Galérius, ce dernier fut bientôt dépossédé par Maxence à Rome [306]. Maxence feignit, par politique, de partager les sentiments de Constantin qui, dans la même année, et après la mort de son père, avait été proclamé auguste par les soldats,.

La rage de l’auguste Galérius et de son césar Maximin n’en fit qu’augmenter en Orient. On arrosa tous tes comestibles de vin et d’eau offerts en sacrifice. On décapita à la fois trente-neuf confesseurs en Palestine [310]. Ce ne fut qu’après une maladie longue et douloureuse, en vue de la mort et de l’inutilité du sang répandu, que Galérius se décida à arrêter la persécution. Il dit, dans son édit de tolérance, publié en 311 « L’intention de l’empereur était de ramener les chrétiens à la religion de leurs pères. Mais la plupart ayant persévéré dans leur opinion, et les empereurs ayant reconnu qu’on pouvait honorer le Dieu des chrétiens et rendre en même temps aux dieux de l’empire l’honneur qui leur est dû, ils voulaient étendre sur les chrétiens leur bienveillance accoutumée, en leur accordant

    p. 740), par Eusèbe, évêque de Lyon († 450, ou encore un Euchère plus récent vers 529), a été passée sous silence par Lactance, Eusèbe, Sulp. Sévère, Orose et Prudence. Par contre, il est constant que, dés le Ve siècle, il y a eu un temple dédié à Maurice à Agaune (aujourd’hui Saint-Maurice dans le Valais), que Romain aimait à visiter. Ruinart, Tillemont, t. IV, p. 421 ; Stolberg, t. IX, p. 302 sq. ; Dœllinger, mettent cette histoire en doute. D’autres, comme Baronius, Rauscher, t. II, p. 131 ; Ressberg, Hist. eccl. d’Allemagne, t. I, p. 101, pensent que c’est une transposition du martyre que Maurice, tribun des soldats, souffrit avec soixante-dix des siens, à Apamée en Syrie (voy. Theodoret, Græc. affect. curat. disput, VIII). Enfin le fait est défendu contre les attaques de Dubordieu, Diss. hist. sur le martyre de la légion thébéenne. Amst., 1712 ; d’abord par J. de l’Isle, Défense de la vérité de la lég. théb. Nancy, 1737 ; Bolland. Acta sanct ad 22 m. sept., et en dernier lieu par Palma, Prælect. hist. ecclesiast., t. I, P. II, p. 5-7.