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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/233

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de Plotin [† 304]. Porphyre estimait fort la personne du Christ, mais il prétendait que ses disciples, nommément Jean, l’avaient entouré d’une auréole divine. C’est pourquoi il attaque la véracité des sources du Nouveau Testament, cherche à y relever des contradictions en s’appuyant particulièrement sur la discussion de Pierre et de Paul, blâme les interprétations des docteurs, l’allégorisme d’Origène, se moque des prophéties du Messie, de Daniel surtout, torture les faits de la vie de Jésus, demande pourquoi il est venu si tard pour sauver les hommes, pourquoi les chrétiens rejettent les sacrifices, tandis que Dieu paraît s’y complaire dans l’Ancien Testament ; déclare enfin le Christianisme une doctrine hostile à toute civilisation avancée, ennemie de toutes les lois de l’État.

On ne peut cependant méconnaître dans les ouvrages de Porphyre des éléments chrétiens, particulièrement dans sa lettre à sa femme Marcella[1], et il est obligé d’avouer qu’il y a des témoignages solides en faveur de la sainteté du Christ. Ce fut dans des vues analogues qu’Hiéroclès, gouverneur de Bithynie et préfet d’Alexandrie, sous Dioclétien, composa son Discours véridique. Pour ramener les chrétiens au paganisme, il reprend en partie les objections de Celse et de Porphyre, et compare les miracles de Jésus à ceux d’Apollonius de Tyane[2]. « Vous dites que le Christ est Dieu, parce qu’il a rendu la vue à quelques aveugles et fait quelques autres œuvres du même genre : mais les Grecs ne regardent pas le grand Apollonius comme un dieu ; malgré ses nombreux miracles, ils ne le considèrent que comme un homme chéri de Dieu. » Toutes ces attaques furent vigoureusement repoussées plus tard par Eusèbe.

Observation. On varie beaucoup sur le nombre des persécutions. On en compte ordinairement dix depuis le IVe siècle, et l’on a évi-

  1. Porphyrii Αόγοι ϰατὰ Χρισιανῷν, lib. XV, fragm. dans Holstenius, de Vita et script. Porphyr. Romæ, 1630 ; et Fabricius, Bibl. gr., t. IV, p. 207 sq. Methodius, évêque d’Olympe (au commenc. du IVe siècle), écrivit contre lui. Cf. Ullmann, infl. du Christ. sur Porphyre (Études et critiques théol., ann. 1832, 2e livrais.).
  2. Euseb. Contra Hierocl. Col., 1688. Cf. Lactant., de Mortib, persecut. c. 16.