demment voulu par là faire allusion aux dix plaies de l’Égypte et à la bête aux dix cornes de l’Apocalypse[1]. On diffère encore dans l’énumération de ces dix persécutions ; mais on admet généralement
les indications de saint Augustin[2] :
I, sous Néron ; II, sous Domitien ; III, sous Trajan ;
IV, sous Marc-Aurèle ; V, sous Septime-Sévère ;
VI, sous Maximin ; VII, sous Dèce ; VIII, sous Valérien ;
IX, sous Aurélien ; X, sous Dioclétien.
§ 69. — Les apologistes chrétiens ; leur tendance.
Les chrétiens se défendaient contre les plus cruelles persécutions en les supportant avec patience, contre les plus indignes calomnies en les réfutant avec calme. Ainsi se défendirent surtout ceux des chrétiens qui étaient instruits dans les lettres humaines ou la jurisprudence romaine ; ainsi, déjà, un disciple immédiat des apôtres, l’auteur inconnu de la lettre à Diognet[3], avait à la fois réfuté les reproches et les fausses accusations des païens et justifié les chrétiens, en décrivant leur vie avec une inimitable simplicité. Plus tard, d’après le témoignage d’Eusèbe, le philosophe Aristide et l’évêque Quadratus, d’Athènes, adressèrent à l’empereur Adrien des apologies du christianisme, qui se sont perdues, ainsi que celles de Méliton, évêque de Sardes, d’Apollinaire d’Hiérapolis, et de Miltiade, adressées à Marc-Aurèle[4]. Heureusement la postérité a conservé un modèle accompli de ces défenses, simples et éloquentes, des chrétiens des premiers siècles,
- ↑ Exode VII, 10 ; Apoc. XVII, 22.
- ↑ August., de Civ. Dei, XVIII, 52. Lactance, 1. c., ne parle que de six persécutons Sulpice Sévère en compte neuf.
- ↑ Επιοτολὴ πρὸς Διόγνητον(Patr. apost. opp, ed. Hefele.). Cf. Mœhler, Patrol., t. I, p. 164-74 ; Id. Œuvres compl. publ. par Dœlinger, t. I, p. 19-31.
- ↑ Euseb. IV, 3 ; Hieronym. de Viris illustr., c. 19-20 ; Euseb. IV, 26, 27 ; Hieronym., lib. I, c. 26 ; Euseb. V, 17 ; Hieronym., lib. I, c. 39.