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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/272

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Le langage du savant Denys d’Alexandrie[1], métropolitain de Sabellius, dans sa lettre contre ce dernier, ne fut point assez net et assez précis quand il voulut expliquer, en s’appuyant sur les saintes Écritures, la distinction éternelle des trois personnes de la Trinité ; de sorte qu’on l’accusa d’admettre une différence substantielle entre le Père et le Fils, et de mettre le dernier au rang des créatures (ποίημα). Denys, évêque de Rome, porta Denys d’Alexandrie, accusé à diverses reprises, à se défendre, après avoir lui-même clairement discuté la question et avoir conclu en ces termes : « L’admirable et sainte unité de Dieu ne peut, par conséquent être divisée en trois divinités ; on ne doit point amoindrir la dignité et la grandeur du Seigneur par l’expression de création ; mais il faut croire en Dieu le Père tout-puissant, en Jésus-Christ son fils, au Saint-Esprit ; il faut croire que le Verbe est un avec le Dieu de l’univers. » Denys d’Alexandrie réfuta toutes les accusations de la manière la plus victorieuse par l’explication suivante : Le Fils est de la même substance que le Père (ὁμθούσιος) ; splendeur de l’éternelle lumière, il est éternel comme le Père ; par lui l’indivisible unité de Dieu se manifeste en une Trinité une, et la Trinité sainte se reconstitue en unité parfaite.



  1. Fragm, de l’Apologie de Denys, dans Galland. Biblioth., t. III, p. 494 sq. ; t. XIV, append. 118 sq. ; Athanas., ep. de Sentent. Dionysii (Opp. ed Montfaucon. Paris, 1698. t. I, p. 253 sq.) Cf. Dionys. Roman. ed. (Pontif. Rom. epp collect. a Constantio ed. Schœnemann. Gœtt., 1796, p. 194). — Roester, Bibl. des Pères de l’Église, IIe part., p. 375 sq.