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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/274

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dans l’unité de sa foi. Ainsi attaquée, l’Église eut, en diverses circonstances, l’occasion d’exposer de plus en plus clairement et positivement, selon les temps et les lieux, son caractère essentiel, le principe de son unité. Les hérésies tournèrent donc au profit de l’Église[1], qui seule était et se nommait l’Église catholique[2]. C’est cette catholicité de

  1. 1 Cor. 49. Tertullien fait ainsi valoir les avantages des hérésies : « Ad hoc enim sunt (hæreses), ut fides habendo tentationem haberet etiam probationem. Vane ergo et inconsiderate plerique hoc ipso scandalizantur, quod tantum hæreses valeant, quantum si non fuissent. » De Præscer., c. 1, p. 230. — Orig. : « Nam si doctrina ecclesiastica simplex esset, et nullis intrinsecus hæreticorum dogmatum assertionibus cingeretur, non poterat tam clara et tam examinata videri fides nostra. Sed idcirco doctrinam catholicam contradicentium obsidet oppugnatio, ut fides nostra non otio torpescat : sed exercitiis elimetur. » Homil. IX, in num. (Opp., t. II, p. 296). Cf. August., de Civ. Dei, XVIII, 51. De vera relig., c. 8 : Prosunt enim ecclesiœ hæreses non verum docendo, sed ad verum quærendum catholicos excitando.
  2. L’expression καθολικὴ Ἐκκλησία se trouve déjà dans saint Ignace d’Ant. Ὡσπερ ὅπου ἀν ἦ Χριστὸς Ἰησοῦς, ἐκεῖ ἠ καθολικὴ Ἐκκλησία, ep ad Smyr. c. 8 ; dans Euseb. Hist. ecclesiast. IV, 15 ; dans l’epp. Eccl. Smyr de martyr. Polycarp. ; et dans ep. Dionys. Alex. ad Hermammonem ; dans Eusèbe, Hist. ecclésiast., VII, 10. Ce terme comprend non-seulement l’universalité quant au temps et à l’espace, mais encore quant à l’unité organique et doctrinale, en opposition avec la diversité des hérésies : ὅλος désigne l’union organique, ἅπας l’ensemble des choses distinctes en elles-mêmes (Rom. XVI, 5, τῆς Ἑκκλησίας ὅλης). On trouve ces deux idées exprimées dans S. Matth., XXVIII, 20. Quant à l’universalité des temps et des lieux, voyez S. Marc, XVI, 15, et S. Jean, XVII, 21 : « Ut unum sitis sicut ego et Pater unum sumus. Cf. aussi 1 Cor., XII, 12, où l’apôtre parle de plusieurs membres ἐν σῶμα ; Ephes., IV, 13. Cyrill. Alexand. parle ainsi de la catholicité quant à l’espace : Καθολικὴ μὲν οὖν καλεῖται διά τὸ κατὰ πάσης ειναι οἱκουμένης ἀπὸ περάτων γῆς διὰ περάτων. August. s’exprime de la manière suivante sur la catholicité quant au temps : « Ecclesia ubique una est, quam majores catholicam nominarunt, ut ex ipso nomine ostenderent quia per totum est. Secundum totum enim καθ’ὅλον græce dicitur. Hæc autem Ecclesia corpus Christi est, sicut Apostolus dicit : pro corpore, quæ est Ecclesia. — Membra vero Christi per unitatis charitatem sibi copulantur et per eamdem capiti suo cohœrent, quod est Christus Jesus. » Ep. contra Donatistas, c. 2, Cf. Mœlher, l’Unité dans l’Eglise, p. 290-96. À l’opposite de cette unité dans l’universalité, on désignait par αἵρεσις, secta, schola (αἱρέω), les chrétiens et leurs adhérents qui, sans égard pour l’unité, l’universalité, l’immutabilité de la doctrine divinement révélée et maintenue par l’Esprit saint, changeaient,