Les Églises d’Occident, celle de Rome en particulier, contrairement à ces décisions, se contentaient d’imposer les mains, en signe de pénitence et de satisfaction, à ceux des hérétiques qui rentraient dans l’Église catholique, sans renouveler le baptême pour eux. Ce double usage dura sans controverse jusqu’au moment où Cyprien envoya les actes de son concile à l’évêque de Rome, Étienne 1er [253-257]. Celui-ci lui répondit, d’un ton catégorique, en même temps qu’aux Églises de l’Asie mineure : « Qu’il fallait se garder de rien innover, s’en tenir à la tradition, à celle de l’Église romaine surtout[1], et considérer le baptême des hérétiques comme valide, pourvu qu’il eût été administré au nom des trois personnes divines[2]. » Il paraît qu’en outre Étienne menaça d’excommunication ceux qui renouvelleraient le baptême. Cyprien, blessé, répondit en termes passionnés pour soutenir son opinion, tout en faisant observer qu’il ne voulait nullement rompre avec ceux qui suivaient une pratique contraire à la sienne. Il réunit à Carthage un troisième concile [236] qui, confirmant les premières décisions, se prononça contre Étienne dans un langage formellement contraire à celui par lequel, antérieurement, Cyprien avait librement reconnu la primauté de Rome et le principe
- ↑ Stephanus dans Cypr. ep. 75 « Si quis a quacumque hæresi venerit ad vos, nihil innovetur, nisi quod traditum est, ut manus illi imponatur in pœnitentiam, quum ipsi hæretici proprie alterutrum ad se venientes non baptizent, sed communicent tantum. » P 293.
- ↑ On peut conclure des reproches adressés par Firmilien à Étienne que celui-ci et les Romains se servaient de cette clause : « Illud quoque absurdum quod non putant (Stephanus et Romani)