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pendant pas tout à fait contraire à la vérité historique ; car ce sont bien moins les événements contemporains que les objets de même nature qui influent sur le développement ultérieur des faits de l’histoire. L’art de l’historien consiste surtout à se tenir le plus près possible du synchronisme de la réalité, auquel il est impossible de se conformer toujours. Et le meilleur moyen d’en approcher n’est-il pas de diviser les périodes en parties plus courtes, comme nous l’avons indiqué plus haut ; en rappelant toujours, autant que possible, dans chaque partie, l’influence des faits contemporains ? Nous ne suivrons pas, avec certains auteurs, la même division des matières à travers toutes ces périodes. Il est plus naturel que chaque période ordonne elle-même sa matière ; que l’on mette ainsi sur le premier plan la partie qui excita le plus l’attention et l’activité des contemporains, qui imprima le plus de mouvement à l’époque[1].

Observation. On a voulu borner l’histoire ecclésiastique à l’exposition de la propagation du Christianisme et de l’établissement de l’Église, et l’on a fait des traités à part pour exposer les autres branches du développement de la vie chrétienne : ainsi, l’histoire des dogmes et des hérésies, pour la doctrine[2] ; les antiquités chrétiennes ou l’archéolo-

  1. La difficulté de coordonner cette matière a été parfaitement indiquée par Schrœkh, « Il me reste à traiter la question la plus indispensable et pour moi la plus difficile. Quel ordre doit-on suivre dans le récit de l’histoire ecclésiastique ? Quelle méthode adopter pour présenter clairement au lecteur toutes les vues diverses dont nous aurons à parler ? » (Hist. de l’Église, t. I, p. 293.)
  2. Dans le système catholique, le Sauveur et les Apôtres ont laissé un corps de doctrines essentielles et immuables. Il ne peut donc être question d’une histoire dogmatique, impliquant un changement de doctrines, mais bien d’une évolution, d’un développement des dogmes provoqué par les hérésies et par les profondes investigations, de nos célèbres apologistes. Ainsi, l’histoire du dogme est d’autant plus convenable dans une histoire de l’Église, que celle des hérésies se renferme dans des limites trop étroites. On peut consulter dans l’antiquité chrétienne et chez les Grecs, pour l’histoire des hérésies : Épiphane, évêque de Constantia (Salamis), en Chypre († 403), Πανάριον (Panarion), s. adversus LXXX hæreses lib. III (opp. ed. Petavius. Paris, 1622 ; Colon., 1682, t. I.) ; Théodoret, év. de Cyr († 457-58), Αἱρετιϰῆς ϰαϰομυθίας έπιτομή (Hairetikês kakomuthias epitomê), Hæreticarum fabularum compendium (opp. ed. Jac. Sirmond, in-f., ed. Schulze, t. IV) ; chez les Latins :