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Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/395

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Arianos (Opp. t. I). Hilarius, de Synodis s. de fide Oriental. (Opp. t. II, p. 358-408). Hist. de Constantin par le R. P. D. Bernard de Varenne. Paris, 1728, liv. VI.

Après la mort de l’évêque Alexandre, on élut au siége archiépiscopal d’Alexandrie le diacre Athanase [326]. Adversaire intrépide et formidable des Ariens ennemis de la divinité du Christ et par conséquent du Christianisme, il les combattit, durant quarante ans d’épiscopat, sans être ébranlé par aucune sorte de persécution. Cinq fois banni, cinq fois l’athlète de la foi remonta victorieux sur son siége[1]. Saint Athanase, dans ses ouvrages de polémique contre les Ariens[2], caractérise leur erreur fondamentale de la manière suivante : Au lieu de demander pourquoi le Christ, quoique Dieu, s’est fait homme, ils demandent pourquoi, lui qui est homme, s’est fait Dieu, semblables en cela au Pharisien qui, voyant les signes les plus manifestes de la mission divine du Sauveur, lui demandaient avec aigreur, pourquoi, étant homme, il se faisait passer pour Dieu. — Puis il leur fait sentir que, sans la foi véritable en la personne du Sauveur, ils ne peuvent apprécier dignement aucun point essentiel de la doctrine chrétienne, tous les dogmes de la religion se rattachant au dogme de la divinité du Christ comme à leur centre. Dialecticien serré autant qu’interprète exact du texte biblique, le grand docteur démontre tout au long, dans son habile et savante controverse, les erreurs et les mensonges de l’exégèse arienne, en même temps qu’il développe et interprète, avec une chaleureuse inspiration, les principaux textes et l’ensemble de la doctrine des saintes Écritures sur le Christ. Dans la partie spéculative de sa réfutation, il s’arrête surtout à l’assertion des Ariens soutenant : que la création ne peut être le résultat de l’action immédiate de Dieu, qu’elle est une œuvre indigne de sa souveraine perfection, et, leur montrant la contradiction évidente dans

  1. Athanas. Opp. gr. et lat. ed Bern. de Montfaucon. Paris. 1689 sq. 3 t. in-f. Justiniani. Patav., 1777. 4 t. Cf. Tillemont, t. VIII.
  2. Conf. l’exposition lumineuse de la question, par Mœhler, Athanas, 1re éd., Augsb., t. I. p. 241 ;2e éd., p. 217-267. Dorner, P. I. p. 833.