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§ 25. — Religion des peuples célèbres de l’Orient.
Windischmann, Hist. de la philosophie dans le développement de l’hist. univ. — Rosenkranz, Religion naturelle, p. 244 à 277. Iserlohn, 1831 ; Staudemnaier les suit tous les deux, p. 249 à 271. — Léo, Histoire univ., t. I p. 36-149. — Drey, Apologétique, t. II, 89, sq.

Quoique ce fût dans la religion des peuples les plus célèbres de l’Orient que se conservèrent les plus nombreuses et les plus vivantes traces de la révélation primitive, celles-ci y furent bientôt altérées et défigurées ; l’astrologie en devint le fondement presque général. Le panthéisme règne dans toute l’Asie orientale : le dualisme dans l’Asie occidentale[1].

I. Commençons par la Chine[2]. Tian est l’être absolu en

  1. Afin de pouvoir suivre les progrès du symbolisme dans la religion, afin de saisir avec précision la différence entre celui-ci et la religion naturelle, il sera bon de se rappeler ce qui suit : On peut se représenter l’Orient sous deux formes qui font contraste : toute l’Asie orientale incline au panthéisme ; toute l’Asie occidentale au dualisme. Dans la Chine, le panthéisme est tout objectif : c’est une raison froide et sèche ; dans le Thibet, il se résout dans une pure perception de l’être, mais pourtant dégénère continuellement en sensualisme. Dans l’Inde, ce même panthéisme finit par prendre les formes fantastiques des idées, et se confond avec tous les éléments. Le dualisme, à son tour, nous apparaît en Perse comme la magnifique organisation d’une raison puissante ; dans l’Asie Mineure, il revêt la forme humaine et s’enfonce avec passion dans les plaisirs sensuels ; en Égypte, enfin, la raison s’unit au sauvage culte de la nature en même temps qu’à l’idée d’une divinité compatissante, comme nous le montrent la mort et la résurrection d’Osiris. » (Rosenkranz, p. 248).
  2. Windischmann, 1re  partie. — Schmitt, Révélation primitive, ou vestiges des principaux dogmes du Christianisme dans les traditions et les documents des plus anciens peuples, principalement dans les livres canoniques des Chinois. Landsh., 1834. — Frédéric Schlegel montre en ces termes le développement et en même temps la décadence de la religion des Chinois : « La première époque est celle de la révélation sacrée qui sert de base à l’organisation politique. La seconde, qui commence vers 600 ans avant J.-C., est l’époque de la philosophie scientifique. Celle-ci prit deux directions diverses : l’une sous l’impulsion de Confucius, qui se dévoua complètement au côté moral et pratique de l’enseignement ; l’autre sous celle de Lao-tseu, qui fut toute spéculative et qui réfléchit en quelques points les doctrines de la Perse et de l’Égypte. La troisième époque est caractérisée par l’introduction du bouddhisme.