XXIII
La catastrophe de Lourches
Jean s’en était allé à Lille par le plus court chemin. Bordelais la Rose voulut qu’il reprît les cent francs rendus quelques jours auparavant — et cent autres francs dont il pouvait avoir besoin. En traversant Paris, Jean ne s’y arrêta pas. Il arriva à Lille le 28 juillet.
Werchave l’attendait. Après l’avoir embrassé :
— Où est Lourches ? lui demanda Jean.
— C’est près de Valenciennes, plus près encore d’Anzin, où nous sommes allés, il y a quelques mois.
— Je voudrais y être déjà, — au fond du charbonnage…
— Ce soir, il est trop tard ; mais nous partirons demain à la première heure… Ce hibou a trouvé un bon endroit où il n’a pas besoin de lunettes pour y voir.
— Nous allons le prendre ! s’écria Jean.
— Moment ! fit Werchave : de la main à la bouche la bouillie tombe à terre…
Les voilà le lendemain matin roulant vers Valenciennes. À Orchies, ils abandonnèrent la voie directe de Valenciennes et, prenant à droite, ils passèrent entre Aniche et Anzin, croisant la voie ferrée qui va de l’une à l’autre de ces localités : la première station fut celle de Lourches. Jean avait questionné son ami amplement, et il savait tout ce qui pouvait l’intéresser, entre autres choses que « l’homme » était employé à la fosse Saint-Mathieu. Quentin lui avait dit qu’on leur permettrait de descendre. Sans prendre le