Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/158

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patientait de perdre le temps à entendre débattre de telles questions de neige. À la fin, n’y pouvant plus tenir, et interrompant brusquement les deux orateurs haletants et essoufflés : « Pour Dieu, maîtres tel et tel, leur dit-il, c’en est beaucoup plus qu’assez ; brisons là, s’il vous plaît, et qu’il n’en soit plus parlé. Le nid, avec son contenu, sera par moitié à vos clients, dépens compensés ; et ce sont deux sots ; la Cour le dit, jugeant en dernier ressort. Premier huissier, appelez la cause qui vient après sur le rôle. »

M. De Faucon ne croyait pas si bien dire. De retour dans leur village, nos deux voisins vont vite sur le lieu, en grand appareil, et avec nombreuse assistance, pour procéder au partage. Force leur était de se hâter, car les petits allaient être drus tout à l’heure, au dire des écoliers de l’endroit, notables docteurs et fort à consulter sur cette question et autres semblables problèmes de philosophie contemplative. Mais la pie est un oiseau bien malin, je vous jure, et qui aime fort à jouer pièces à l’homme, son éternel ennemi ; les vieux auteurs en racontent des merveilles ; écoutez Pline, il vous dira bien sérieusement que, lorsque la pie s’est aperçue que ses œufs sont guettés, elle les attache, deux à deux, avec des brins de paille, les charge sur son cou, en équilibre comme un bissac, et les emporte à tire d’ailes. À la vérité, si