Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/363

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bénite, encens, blanche étole, toutes choses requises, en un mot, étaient disposées pour le recevoir en cérémonie.

Cependant, clergé, vicaires, obitiers, curé surtout, n’étaient point à leur aise, on le peut croire, en une extrémité si pressante, l’archidiacre venant de s’expliquer crûment avec eux sur la fameuse question de l’étole, car on avait bien trouvé un gros volume latin d’environ quatre cents pages, composé naguère par le docte Thiers, curé de Champrond en Gastine, au sujet de l’étole pastorale, et pour le droit des curés qui, de vrai, y était démontré sans réplique. Mais, comme on venait d’apporter ce livre en hâte à l’archidiacre, et qu’on en espérait des merveilles, celui-ci, sans en prendre autrement connaissance, s’étant écrié que ce Thiers, en son temps, avait été un fougueux janséniste, il n’y avait plus eu moyen d’en parler davantage.

Grandes donc étaient, maintenant, l’angoisse et la désolation, non plus seulement à Saint-Pierre, mais dans les dix autres paroisses de la ville que l’archidiacre allait visiter ensuite ; à Saint-Jean, à Saint-Sauveur, à Saint-Gilles, à Notre-Dame, où les étoles pastorales allaient de toute nécessité avoir même fortune qu’à Saint-Pierre, par où commençait la visite. Or, c’en était fait sans ressource aucune, l’archidiacre étant maintenant en chemin par la rue pour se rendre pro-