Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/197

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Luxembourg furent autorisés à lui proposer, en son nom, cet expédient qu’il n’avait point paru rejeter à la première ouverture. Mais, au grand étonnement de ces députés, l’archevêque répondit sèchement « qu’il lui importait peu que le prisonnier élu par le chapitre renonçât ou non à son élection. Ce différend devait être jugé parle pape, par le roi, ou par le grand-conseil. » Louis de Luxembourg, chancelier de Henri VI, tout-puissant parmi les Anglais, était sûr de l’emporter ; il ne s’en cachait guère ; et il ne voulait point d’une victoire incomplète. Force fut donc aux chanoines d’en venir à des propositions plus humbles encore. « Ce prélat, se dirent-ils, est chef de l’église de Rouen, et chanoine comme nous. Le droit de délivrer un prisonnier a été accordé à ses prédécesseurs et à l’église de Rouen. Il est chancelier de France, issu d’une noble et illustre famille ; c’est un puissant seigneur, il doit et peut nous protéger et nous aider à conserver notre privilège dans son intégrité. D’une autre part, la modicité des revenus de cette cathédrale, revenus qui, chose déplorable, diminuent de jour en jour, par suite des malheurs de la guerre, ne nous permet pas de suivre un procès dispendieux. » La conclusion fut donc de céder, mais encore avec quelques restrictions. De nouveaux députés allèrent trouver monseigneur de Luxembourg ; ils le prièrent de se consulter avec l’abbé