Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Fécamp et le frère Jehan Favre, son confesseur, et d’ordonner ensuite ce qu’il lui plairait sur l’affaire en litige, le chapitre étant résolu à en passer par ce qu’il aurait décidé. Le prélat répondit, qu’intéressé personnellement dans ce différend, il ne lui appartenait point d’en être le juge. Si le chapitre ne consentait pas, purement et simplement, que Denisot Le Charretier fût rendu à sa juridiction archiépiscopale, le pape ou le roi en décideraient, à moins que le chapitre et lui ne s’en référassent à des arbitres. Le chapitre se voyant poussé jusque dans ses derniers retranchemens, sentit que le moment était venu de se soumettre aveuglément à la volonté de l’inflexible prélat. Outre les considérations que nous avons déjà fait connaître, les chanoines se dirent que s’ils engageaient un procès, il serait fort long, et que, pendant toute sa durée, Denis Le Charretier, qui était marié et avait des enfans, serait retenu dans les prisons, où peut-être il finirait misérablement ses jours. Enfin, ils consentirent que les officiers du roi rendissent à l’archevêque le prisonnier élu par le chapitre, à condition, toutefois, que les officiers du roi et le prélat agiraient de concert pour qu’il fût permis au chapitre d’élire un autre prisonnier, afin que le privilège de saint Romain reçût son effet cette année.

Après de telles concessions, on pense bien que