Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/223

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fort bien compris le chapitre. Le mercredi 27 avril, dix chanoines, envoyés par lui au château, demandèrent à être admis dans la grande salle de l’échiquier. L’ordre ayant été donné de les introduire, ils entrèrent, suivis de plusieurs chapelains de Notre-Dame et de tous les frères servans de la confrérie de Saint-Romain. Là un spectacle imposant s’offrit à leurs yeux ; tous les barons, les évêques, les abbés, les prieurs de Normandie ; tous les baillis, les procureurs du roi, les vicomtes, les verdiers et autres officiers de justice de la province, étaient assis, pressés les uns contre les autres, sur les bancs du parquet d’en bas, et en si grand nombre que la vaste grand’salle du château pouvait à peine les contenir. Au-dessus de cette multitude de nobles personnages, on voyait les maîtres de l’échiquier, et, à leur tête, l’évêque de Lombez, abbé de Saint-Denis, président civil, et Christophe de Carmonne, président criminel ; plus haut encore, le duc d’Orlèans, qui régna depuis sous le nom de Louis XII ; le duc de Bourbon, connétable de France ; le duc de Lorraine ; le sire de Beaujeu ; le comte de Richemont, qui, trois mois après, régna en Angleterre sous le nom de Henri VII ; le comte de Vendôme ; le seigneur de Bresse ; le comte d’Albret ; le prince d’Orange ; le comte de Ricquebourg ; le chancelier de France ; et au-dessus d’eux tous, sous un dais, Charles VIII, « séant en sa chaire. » Pour un tel