Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/247

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plus grandz et exécrables, voulons que justice et punition en soit faicte telle qu’il appartient, sans avoir regard aus dictz us et coustumes, que l’on peult dire et réputer mieulx abbuz et corruptèles que privillèges ou coustumes, de quelque temps que ce soit.   .   .  sans préjudice, entre autres choses, des dictz prétendus privilèges, ainsy qu’ils en auront justement et raisonnablement usé. » Malgré le silence absolu de cet édit sur la fierte de Rouen, le chapitre, voyant l’échiquier se hâter de l’enregistrer, et ajourner encore celui (antérieur d’un mois) qui confirmait pleinement le privilège de saint Romain, pressentit que toute cette affaire était une manœuvre des magistrats contre le privilège de l’église de Rouen. Peu de jours après, ce soupçon devint une L’échiquier certitude. Le 26 janvier, jour désigné par l’échiquier pour enregistrer enfin l'édit de novembre, ce tribunal montra à découvert son mauvais vouloir contre, le droit de l'église de Rouen. Après avoir fait lire l’édit de novembre, qui, comme on l’a vu, confirmait le privilège de la fierte sans aucune restriction, et le déclarait perpétuel et irrévocable, on entendit le premier président, Jean de Selve, prononcer un arrêt concerté d’avance, et conforme, on le devine sans peine, aux conclusions du procureur-général. « La court (dit ce magistrat) ordonne l’enregistrement de l’édict qui vient d’estre leu, pour en jouyr par les impétrans, selon sa forme et teneur, saufz les crimes