Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/277

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Une autre fois, l’un d’eux, « ayant veu ung homme caché en ung buysson, pour l’espier (à ce qu’il croyait), il lui coupa les cheveux avec son espée, et luy blessa le front jusques à effusion de sang. » Sans entrer dans le détail d’une multitude d’autres actes de violence dont ces jeunes gens s’étaient rendus coupables, nous ajouterons seulement que Charles, l’un d’eux, confessa « avoir logé très souvent cheulx des laboureurs et autres gens des champs, sans payer aulcune chose, et prins leurs chevaulx, malgré eulx. »

Aussi, ayant fait solliciter leur grâce du roi, « le jour du Vendredi sainct », le roi rejeta leur demande. Ils avaient été arrêtés dans l’église d’Aunay, où, « arméz de leurs rondelles et arbalestres, ils résistèrent long-temps aux trente-six ou quarante soldats chargés de se saisir d’eux, et en blessèrent aucuns de plusieurs coups à sang et playe. » Malgré tant de crimes, ces quatre jeunes gentilshommes, protégés, comme nous l’avons vu, par des princes et par de puissans seigneurs, furent élus par le chapitre et délivrés par le parlement.


1541. La fierte est accordée au sieur De Saint-Remy,

L’année suivante, le dauphin écrivit, à un mois d’intervalle, deux lettres pressantes au chapitre, pour lui recommander le sieur De Saint-Remy, à qui « il estoit advenu une fortune (un malheur). » — « Le plus seûr et le meilleur moyen que je voye de le saulver (disait le jeune prince), est qu’il puisse avoir la fierte, espérant que vous ne vouldréz, en cela,