Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/279

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ces quarante-deux crimes, parmi lesquels, encore, ne figuraient point ceux commis par les domestiques du sieur De Saint-Remy, en vertu de ses ordres, nous dirons que ce gentilhomme, étroitement lié avec les quatre jeunes barons d’Aunay, que nous avons vus lever la fierte l’année précédente, s’était distingué par une infinité de prouesses dignes de ses quatre amis. Dès l’âge de seize ans, il battait et tuait les sergens qui venaient lui signifier des exploits. On l’avait vu figurer avec ses compagnons de désordre, dans une multitude de combats où avaient péri des gentilshommes et des bourgeois. Un jour il avait mis le feu à une maison de Gisors, et pendant qu’elle était en proie aux flammes, il avait lié le propriétaire à un arbre, et l’avait fouetté de verges d’osier. Il avait forcé des maisons, « rompu des huis, coffres et fenestres ; » il avait violé des femmes ; il avait assassiné de guet-à-pens ; il donnait des coups d’épée à ceux que lui désignaient ses amis. Assiègé dans le château de Montgardon, par ordre de la justice, il s’était défendu en désespéré, et avait tué des arquebusiers. Au Neufbourg, à la Ferté-Macé, à Lisieux, à Dun-le-Roy, dans un village près de Bourges, et dans d’autres lieux, lui et ses camarades avaient soulevé par leurs excès l’indignation des habitans, qui, tous, s’étaient réunis en armes, au son du tocsin, pour les chasser. Dans ces divers conflits, Saint-Remy avait « donné