Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/309

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De la Rivière, sœurs de sa femme, il s’y était opposé de tout son pouvoir, parce qu’ils n’étaient pas riches « et qu’il désiroit l’augmentation des biens et honneurs de ses dictes sœurs. » Irrités de son opposition, ils avaient (disait-il) cherché, par l’espace d’un an, l’occasion de le tuer. « Ce que craignant, et fasché d’estre ainsy agité, et quasy désespéré, il mist le feu à la maison de ses deux belles-sœurs, et ce pour se venger des dictz De Bordeaulx et leur donner crainte de ne plus le charcher pour luy mal faire, ny ses deux belles-sœurs pour les espouser. » Admirable expédient sans doute, et bien imaginé surtout de la part d’un homme qui « désiroit si passionnément l’augmentation des honneurs et des biens de ses belles-sœurs ! »

Arrêté à raison de ce crime, condamné à la torture par les juges de Vire, il appela de cette sentence au parlement, fut conduit dans les prisons de Rouen, et sollicita la fierte en 1558. Mais lorsque les députés du chapitre vinrent l’interroger dans les prisons, après leur avoir avoué le crime que nous venons de rapporter, il en confessa un autre bien plus affreux, commis sept ou huit ans auparavant. Par suite d’un complot ourdi entre lui et cinq autres scélérats, il était venu tout exprès de Bayeux, à Caen, avec eux pour épier un enquesteur de Caen nommé Robert Godes, dont lui et ses