Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/335

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grosseur du bout d’un petit doigt de la main[1]. » Bientôt, le pieux monarque écrivit lui-même à ce prélat, « qu’estant en volonté d’orner son oratoire de reliques asseûrées, il avoit désir d’en avoir de sainct Romain. » Le chapitre répondit « que, au désastre des hérétiques, ils avoient volé tous les trésors de l’esglise de Rouen, et mesme, avec impiété, découvert les châsses d’or et d’argent et tous les reliquaires, dont ils avoient pris les corps et ossements des sainctz qui y estoient en dépost, notamment le corps de sainct Romain qui y estoit entier, et les avoient bruslès dans le parvis de la Calende, et qu’on n’en avoit pu ramasser que les cendres et quelques fragments, sans les pouvoir discerner en particulier[2]. » Nous verrons, en 1776, M. Terrisse donner au chapitre de Rouen, dont il était le doyen, un ossement de saint Romain, qui, en 1179, avait été accordé à l’abbaye de Saint-Victor, par Rotrou, archevêque de Rouen.

Reprenons, maintenant, la suite de notre récit, et hâtons-nous de dire que les profanations de 1562 ne tardèrent pas à être expiées par leurs auteurs. Après un siége meurtrier de plusieurs mois, la ville de Rouen fut, le 26 octobre, prise d’assaut

  1. Lettre manuscrite de M. de Chaumont, garde de la bibliothèque du roi, 8 octobre 1638.
  2. Registres capitulaires, 27 décembre 1638.