Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/334

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levee : que dis-je ? bientôt le trésor de la cathédrale fut pillè ; et cette fierte, cette châsse de saint Romain, si révérée des catholiques, n’en attira que davantage l’attention des dévastateurs, dont la cupidité était d’ailleurs excitée par la richesse d’un si magnifique morceau d’orfèvrerie. « Le mercredy 8 juillet, le président D’Emandreville, Noël Cotton et plusieurs autres, vindrent, de matin, en la sacristie de l’esglize cathédralle de Rouen… ilz descouvrirent la châsse ou capse de sainct Romain, couverte de lames d’or et pierres précieuses, et enrichie de plusieurs agneaulx (anneaux) d’or… qu’ilz mirent en pièces, ainsi que d’autres objets, et, parmy eulx, la châsse de saincte Anne... ilz en emplirent trois grands penniers que l’on porta à la monnoie[1]… » Les ossemens des saints, ceux de saint Romain, entre autres, furent ramassés confusément, brûlés au portail de la Calende ; et de pieux catholiques, qui vinrent la nuit fouiller dans le bûcher éteint, ne trouvèrent plus que des cendres et quelques fragmens méconnaissables. En 1638, Louis XIII voulant former un reliquaire pour sa chapelle, fit écrire à M. De Harlay, archevêque de Rouen, « qu’il luy feroit un plaisir signalè de luy donner une petite quantité des reliques de Sainct Romain, approchante tout au plus de la

  1. Manuscrit de la bibliothèque du roi.