Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/378

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de recourir au roi, qui, par lettres-patentes du 4 février 1580, ordonna au parlement de Rouen de faire jouir du privilège de saint Romain tous les complices de François Lorier, que sa majesté déclarait « décharger du dict homicide, crime et délict. » Le 30 avril suivant, le parlement, les chambres assemblées, enregistra ces lettres-patentes, et ordonna que « tant François Lorier que tous autres adhérens, participans et complices, chargés et accusés de l’assassinat du sieur De Juvigny, jouiroient du privilège de sainct Romain et seroient mis en pleine liberté. » Les termes généraux de ces lettres-patentes et de l’arrêt d’enregistrement semblent se rapporter à d’autres complices qu’au seul curé de Juvigny ; et, sans doute, l’effet des lettres et de l’arrêt fut de rendre la grâce du privilège commune à la coupable veuve du sieur De Juvigny.

Tous ces choix discréditaient le privilège de saint Romain dans l’esprit des premiers magistrats du royaume. On s’occupait toujours, au conseil, du procès des assassins du sieur De Villarmois, qui, en 1577, avaient été, quoique fort indignes, admis à lever la fierte. Chacun des choix faits depuis fournissait un argument de plus aux détracteurs du privilège.


1580. Le privilége menacé.

L’abbé De la Rocque, chanoine de Notre-Dame de Rouen, envoyé à Paris pour solliciter l’affaire du sieur Du Grippon dans l’intérêt du chapitre, écrivait à ses