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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/414

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déclarés tout d’abord. Elle avait à sa tête tous les présidens ; les deux avocats-généraux l’avaient suivie. Reconnus seuls, d’abord par Henri III, puis ensuite par Henri IV, ces magistrats, beaucoup plus nombreux, d’ailleurs, que ceux restés à Rouen, se regardèrent, non sans motif, comme le véritable parlement de Normandie. Pouvaient-ils en effet reconnaître ce caractère dans une faible minorité rebelle à l’autorité royale et employant contre elle les pouvoirs qui lui avaient été donnés pour la représenter et la défendre ? Pouvaient-ils aussi regarder comme un véritable chapitre une compagnie d’ecclésiastiques, composée ou d’énergumènes dont les actions étaient aussi violentes que leurs prédications étaient furibondes, ou d’hommes faibles et pusillanimes qui laissaient tout faire ? Ne voyant à Rouen ni parlement, ni chapitre régulièrement constitués, les magistrats de Caen firent signifier, dans les premiers jours de mai 1590, aux chanoines de Rouen, un arrêt qui « faisoit inhibition et défense aux doyen, chanoines et chapitre de Rouen, rebelles au roy, de procéder, le prochain jour de l’Ascension, à l’élection et nomination d’aucun prisonnier au prétendu parlement, aussi rebelle, séant à Rouen. » Mais quel résultat le parlement de Caen avait-il pu attendre de cet arrêt ? Avant qu’il songeât seulement à le rendre, le capitaine Bosc-Rozay, alors zélè ligueur, célèbre