Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/488

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la Tournelle, le parlement le décréta de prise de corps et le fit écrouer à la conciergerie. Suspendu, en outre, de sa charge, Bourrey n’obtint sa mise en liberté, le 16 mai, que pour la référence de la feste prochaine (la Pentecôte) et sous la condition de ne pas sortir de la ville.

1606. Procédures, au conseil, contre Péhu, l’un des assassins de Montmorency Du Hallot

En 1606, la lamentable histoire de l’assassinat de Montmorency du Hallot occupait de nouveau les esprits. Comme nous l’avons vu précédemment, trois des scélèrats complices du marquis d’Alègre, arrêtés à quelque intervalle, avaient expié successivement leur crime sur l’échafaud. Depuis, et lorsque les troubles de la ligue furent entièrement apaisés, les dames Du Hallot ayant su que Péhu la Mothe était à Paris, parvinrent à le faire arrêter et écrouer dans les prisons du Grand-Châtelet. Le chapitre de Rouen intervint, le dirons-nous ? aux frais du marquis d’Alègre, qui, toutefois, ne parut jamais ; il s’était retiré en Italie, et ne revint que long-tems après en France, où il épousa Louise De Flagheac[1]. Cette affaire importante, dont la discussion réveillait de si tragiques souvenirs, fut plaidée au conseil, pendant plusieurs journées consécutives. « Grande cause, certes, qui fut diversement

  1. Essai généalogique sur la maison D’Alègre, manuscrit de la bibliothèque du roi. Il m’a été communiqué par M. Lacabane, employé de ce dépôt, homme de lettres aussi docte qu’obligeant.