Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/531

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la forme était de répondre verbalement, en pareil cas, le procureur-général lui dit : « Vous ne trouveriez peut-estre pas bon ce que je dirois ; je respondray par escrit, afin que l’on ne change rien », et il se retira. Le parlement décida que le procureur-général répondrait verbalement ; qu’en cas de refus de le faire, il demeurerait récusé, et que le premier avocat-général porterait la parole dans la délibération sur le cartel. Le procureur-général, après avoir long-tems divagué et répété ce qu’il avait déjà dit la veille, consentit que M. Du Vicquet, premier avocat-général, portât la parole. Ce dernier parla alors sur l’élection, faite par le chapitre, du sieur De Lespicière pour lever la fierte. Le privilège était, dit-il, un acte de religion ; il n’en fallait pas faire un acte de division. Le parlement et le chapitre devaient toujours agir de concert, et obéir l’un et l’autre aux déclarations et réglemens, sans jamais s’en départir. Anne De Voré, — élu par le chapitre, n’avait été écroué que depuis l’insinuation. Le réglement de 1597 portait, à la vérité, que les prisonniers seraient aux prisons avant l’insinuation, mais il n’y avait point de nullité prononcée pour le cas où ils n’y seraient arrivés après. La date de l’emprisonnement du sieur De Voré suffisait-elle pour le rendre indigne du privilège de la fierte ? Pour en venir à l’homicide commis par ce prisonnier, rien ne prouvait qu’il y eût eu guet-à-pens et