Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/544

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termineront en vostre court de parlement de Rouen, sans pouvoir estre évocquéz ailleurs. »

Le parlement et le chapitre avaient été obligés d’agir de concert pour faire insérer dans le cahier des remontrances cette clause relative au privilège. Mais leur accord n’était qu’apparent, et chacun de ces corps avait sa pensée. Ce que le parlement désirait avant tout, c’était d’être l’unique tribunal où pussent être débattus tous les procès relatifs à la fierte. Le chapitre, au contraire, ne voulait, pour rien au monde, de cette compétence exclusive, qui eût fait du parlement l’arbitre suprême du droit de l’église de Rouen, et eût mis le privilége à sa merci. Souvent des arrêts de cette cour, défavorables au privilége, avaient été déférés au conseil du roi, qui en avait fait justice ; et le chapitre n’avait garde de s’interdire une ressource à laquelle il pourrait, dans la suite, avoir besoin de recourir encore. Mais, d’une autre part, depuis la mort de Henri IV, le privilège n’avait pas encore été reconnu par Louis XIII, son successeur. Il importait au chapitre d’obtenir une confirmation expresse du roi régnant, de l’obtenir à la demande et sous les auspices des états de la province ; et, agissant dans ce but, mais dans ce but seulement, de concert avec le parlement, il espérait bien que la remontrance resterait sans effet en ce qui concernait cette cour, et n’aurait pas d’autre résultat qu’une