Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/571

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chanoines sur le choix qu’ils faisaient d’un prisonnier pour lever la fierte. Ses députés allaient aux prisons interroger les détenus qui prétendaient au privilège, le chapitre choisissait parmi ces divers prétendans celui qu’il estimait en être le plus digne, et la cour en jugeait ; mais aucun des prétendans n’était en droit de se plaindre. Il requit une information sur la rebellion des prisonniers, et dit qu’en tout cas la cour ne devait pas s’arrêter à la requête. Cette requête fut, en effet, écartée. Le parlement envoya à la conciergerie « des huissiers en nombre suffisant pour faire monter le sieur Du Solier. » Ils avaient ordre de dire au concierge de mettre au cachot ceux des prisonniers qui voudraient l’empêcher, et qui tenteraient de commettre quelque rebellion. Enfin, le sieur Du Solier fut amené, « nud teste, vestu de son manteau et ayant les fers aux pieds. » Le parlement, après l’avoir interrogé sur la sellette, ordonna qu’il serait délivré ; mais l’arrêt ne parlait point des complices, que le chapitre avait, toutefois, mentionnés dans son cartel. Le maître de la confrérie de Saint-Romain, et le prisonnier lui-même, supplièrent la cour d’ordonner, conformément au cartel d’élection, que Sylvain De Bridiers jouirait du privilège de saint Romain, pour lui et ses complices. Le parlement ordonna que le sieur Du Solier jouiroit seul du privilège, à cause que ses complices n’estoient présents. Il était six